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Courrez voir Zucco !

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koltesVous avez jusqu’à lundi soir pour courir voir le Roberto Zucco de Koltès (site officiel) monté par Perton à la Comédie de Valence. Après, il sera trop tard. Savourez l’oeuvre, dégustez la mise en scène, appréciez le texte, le jeu, la troupe, le travail des couleurs…

« Je t’ai cherché, Roberto, je t’ai cherché, je t’ai trahi, j’ai pleuré, pleuré, au point que je suis devenue une toute petite île au milieu de la mer et les dernières vagues sont en train de me noyer. J’ai souffert, tellement, que ma souffrance pourrait remplir les gouffres de la terre et déborder des volcans. Je veux rester avec toi, Roberto ; je veux surveiller chaque battement de ton coeur, chaque souffle de ta poitrine ; l’oreille collée contre toi j’entedrai le bruit des rouages de ton corps, je surveillerai ton corps comme un mécanicien surveille sa machine. Je garderai tous tes secrets, je serai ta valise à secrets ; je serai le sac où tu rangeras tes mystères. Je veillerai sur tes armes, je les protégerai de la rouille. Tu seras mon agent et mon secret et moi, dans tes voyages, je serai ton bagage, ton porteur, ton amour. »

Il n’y avait pas grand monde pour cette première soirée de représentation (de reprise) au Bel Image à Valence, hélas. Koltès n’est ni un classique, ni un auteur de boulevard. Et pourtant, il méritait mieux que ce visible désintérêt. La langue simple, directe, claire de la dernière pièce de Koltès composée d’une succession de petites scènes palpitantes, fulgurantes, et cette profusion de personnages (18 acteurs sur scènes), donnent une densité assez palpable à l’ensemble. La mise en scène de Perton suit ce schéma cinématographique, se jouant des projections (America, America, le chef d’oeuvre de Kazan), poursuivant les personnages dans les contrastes de couleurs des projecteurs, des costumes, du décor ou des ombres. Dans ce regard plein de clins d’oeil sur une Amérique de cinéma, entre carton pâte, rêve éveillée et désillusion, Zucco le tueur, le méchant garçon, fait figure de héros à la fois solaire et pathétique. Incarné avec douceur par Olivier Werner, celui-ci livre une composition subtile et lumineuse, surtout pas flamboyante, qui incarne bien le personnage qu’avait voulu Koltès (« T’es de la race de ceux qui donnent envie de pleurer rien qu’à les regarder »).

Pour vous convaincre, si besoin était, lisez donc les avis de Armelle Héliot, Jean-Pierre Thibaudat, Jean-Pierre Leonardini

Et courrez voir Zucco !

Découvrez Roberto Zucco à la Comédie de Valence sur Culturebox !

Written by leromanais

15 octobre 2009 à 23 h 18 mi

Publié dans Culture

Une Réponse

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  1. Une belle réussite !


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